1) la prise en charge des soins à domicile
Alternative à l’hospitalisation ou au placement en institution spécialisée, la prise en charge des soins à domicile est aujourd’hui effective pour un nombre croissant de pathologies comme les cancers, les maladies respiratoires, le diabète, la mucoviscidose ou de situations de dépendance comme le handicap… Faisons le tour des divers modes de prise en charge qui coexistent dans ce secteur comme l’hospitalisation à domicile, le maintien à domicile et les soins infirmiers ou médicaux.
La prise en charge des soins à domicile fait l’objet d’un intérêt croissant de la part des marocains. Bien qu’elle soit, selon une étude récente, peu structurée dans notre pays, la prise en charge des soins à domicile est un secteur en fort développement. Ce développement des soins à domicile paraît lié à l’allongement de la durée de vie et à l’augmentation des pathologies chroniques lourdes.De plus, la couverture des soins par l’Assurance-Maladie, les prestations d’aide à la prise en charge de la dépendance et les assurances dépendance contribuent à consolider le secteur. Il est également soutenu par un environnement politique favorable, Plan Cancer, Programme national de développement des soins palliatifs, passage à la tarification à l’activité, développement des services à la personne, augmentation des capacités d’accueil des structures de soins à domicile.De plus, dans un contexte économique difficile, les soins à domicile sont moins coûteux que l’hospitalisation conventionnelle et sont donc une des solutions pour l’Etat à la maîtrise des dépenses de santé.
2) Les différents acteurs
Alors que les soins au domicile des patients étaient exercés par les médecins depuis les années 1800, la santé à domicile amorce au Maroc un virage important dans les années 2000. Traduisant le concept américain de “home care”, quelques établissements hospitaliers et structures privées s’organisent alors pour proposer les premières places d’Hospitalisation à domicile (HAD) et assurent alors les premières prises en charge médico-sociales à domicile notamment du cancer. Parallèlement, l’activité libérale des soins à domicile est réglementée et codifiant les actes pouvant être réalisés par les « auxiliaires médicaux ».Aujourd’hui, la santé à domicile comprend plusieurs types d’intervention comme l’Hospitalisation à domicile (HAD), les soins à domicile (SAD) et le maintien à domicile (MAD). Elles se différencient notamment par rapport au degré de technicité et de médicalisation des actes pratiqués ainsi que par leurs statuts : établissements publics, associations à but non lucratif, personnels libéraux et structures privées. Ces dernières concurrencent d’ailleurs de plus en plus les structures associatives qui détenaient des positions fortes notamment dans l’HAD et l’assistance respiratoire à domicile.Bien implantées dans l’aide au maintien à domicile (location/vente de matériel) les prestataires d’assistance médicale à domicile se positionnent aujourd’hui de plus en plus sur des prestations plus techniques et à plus forte valeur ajoutée pour eux comme : l’insuffisance respiratoire, la nutrition, les perfusions, l’ insulinothérapie, la dialyse, etc. et se positionnent progressivement en tant que multispécialistes des soins à domicile.
A côté de ces acteurs principaux, des réseaux de soins interviennent également à domicile. Souvent de statut associatif, ils s’établissent grâce à la collaboration de professionnels de santé de disciplines différentes (médecins généralistes, médecins spécialistes, pharmaciens, infirmiers, kinésithérapeutes, mais aussi psychologues et travailleurs sociaux). Ces professionnels se concentrent sur la prise en charge de patients souffrant d’une pathologie ou victimes d’un problème médico-social spécifique.Ils se coordonnent pour une prise en charge globale de leurs patients, en mettant l’accent sur la prévention. Les pathologies sont le plus souvent chroniques (asthme, diabète, hypertension artérielle, dépression…) ou lourdes (VIH, VHC, cancers). Il existe aussi des réseaux prévenant et prenant en charge l’alcoolisme, la toxicomanie ou l’aide aux populations en difficulté. Ils possèdent leur propre système de financement (à base de subventions essentiellement).L’aménagement de l’habitat.
3) les soins infirmiers à domicile comportent (SAD)
– des actes qui contribuent au diagnostic infirmier, des actes médico délégués de première intention qui ne nécessitent pas d’hospitalisation (prélèvements pour examens biologiques, surveillance d’évolution de patients, conseil, suivi de maternité, vaccins, etc., et tous les actes médico-infirmiers quotidiens de première intention, etc.) – des actes qui permettent de traiter en ambulatoire les pathologies aiguës itératives (infectieuses, protocoles antibiothérapies simples ou complexes, pansements simples ou complexes, réhydratation, etc.)
– le suivi de pathologies chroniques et l’éducation des patients et de leur entourage en ambulatoire leur permettant une socialisation correcte et une qualité de vie (diabète, HTA, pathologies relevant de la psychiatrie, pathologies vasculaires dégénératives, dermatologie, plaies chroniques, etc.)
– le maintien et/ou retour à domicile des patients dépendants. La prise en charge à domicile des patients dépendants en coordination avec les intervenants de ville et le médecin traitant (prévention d’escarres, surveillance et veille clinique).
– le retour à domicile de patients hospitalisés pour des pathologies aiguës ou des traitements chirurgicaux ainsi que des patients considérés en phase palliative.
– le relais ambulatoire des cures de chimiothérapie anticancéreuses initiées en hospitalisation de jour (actes de haut niveau de technicité, surveillance de l’état clinique du patient, prévention des complications liées aux cytotoxiques, bilans nutritionnels, etc.) en lien avec les services d’oncologie et le médecin traitant.